Si les producteurs laitiers continuent à fournir autant de lait supplémentaire, un superprélèvement devra à nouveau être payé en 2014 avertit la CBL, la Confédération belge de l’industrie laitière.
Les livraisons de lait ont augmenté de plus de 8 % les derniers mois. Le prix du lait élevé et les coûts inférieurs expliquent la forte hausse de la production laitière. Le marché peut d’ailleurs bien utiliser le lait supplémentaire. L’existence de la limitation de production européenne sous la forme de quota peut être déplorée, mais elle demeure une dure réalité jusqu’au mois d’avril 2015. ‘Si tout le monde fait un effort, il y a encore une petite chance que le superprélèvement puisse être évité, mais dans ce cas il faut réagir rapidement et en masse’, avertit Renaat Debergh, administrateur délégué de la CBL. La CBL conseille à ses membres de retenir le superprélèvement chez les producteurs en dépassement important de leur quota comme mesure de gestion du risque.
Forte hausse des livraisons de lait
Depuis septembre 2013, les livraisons de lait ont augmenté de plus de 8 % par rapport à la même période l’année passée. Tenant compte d’une baisse de 3 % à l’automne en 2012, il subsiste une hausse nette de 5 %. Le prix du lait élevé et la réduction des coûts dans l’élevage laitier expliquent l’augmentation des livraisons.
Depuis fin 2012, le marché laitier est très favorable et les perspectives pour les mois à venir restent bonnes. La demande de lait et de produits laitiers augmente et ce de manière structurelle. Le monde, surtout les pays en dehors de l’Europe, demande plus de lait. Les quotas laitiers européens représentent un élément perturbateur pour les fournisseurs de lait dans un nombre restreint d’Etats membres, où la production de lait augmente. Il s’agit e.a. des Pays-Bas, de la Belgique, du Danemark, de l’Irlande et de l’Allemagne. Les quotas laitiers seront bel et bien supprimés, mais seulement à partir du 1er avril 2015. Les quotas laitiers empêchent les producteurs laitiers de profiter pleinement du marché laitier favorable.
La CBL conseille à ses membres de se couvrir pour les risques
“Si chaque producteur en dépassement fait un effort, il y a encore une petite chance d’éviter le superprélèvement, mais dans ce cas il faut réagir rapidement et en masse” avertit Renaat Debergh, administrateur délégué de la CBL. La CBL recommande à ses membres de retenir le superprélèvement chez les producteurs en dépassement important comme mesure de gestion du risque. L’UE a reporté la responsabilité de la perception du superprélèvement sur l’industrie laitière. Lorsqu’un fournisseur de lait ne peut payer son amende, l’industrie laitière doit en supporter les frais. Les producteurs en dépassement important sont des fournisseurs de lait qui dépassent leur quota de 20 % ou plus.
Un superprélèvement pour la première fois en 9 ans ?
Il y a déjà très longtemps que les producteurs laitiers ont dépassé notre quota national. Ceci date de 2005. Depuis, il y a eu 8 campagnes laitières, durant lesquelles aucun superprélèvement n’était dû. En 2014, une amende menace pour la première fois en 9 ans. En 2014/2015, la toute dernière année durant laquelle le quota est d’application, un superprélèvement n’est pas à exclure. Dans l’élan de la suppression du quota, les quantités autorisées ont été augmentées systématiquement durant les dernières années. Pour la dernière campagne laitière, aucune augmentation de quota n’est prévue. Une demande émanant d’un certain nombre d’Etats membres pour appliquer un assouplissement pour la dernière année a été rejetée par le Commissaire de l’Agriculture Ciolos. Le suspens reste grand.
Les entreprises belges transformatrices de lait prennent des engagements sectoriels dans le cadre de la nouvelle Charte de la Durabilité de MilkBE. Les transformateurs laitiers veulent non seulement renforcer la durabilité au sein de leurs propres sites, mais aussi continuer à aider les producteurs laitiers dans leurs efforts en faveur de la durabilité. Ceci peut prendre différentes formes, du paiement de primes de durabilité au soutien de mesures spécifiques, en passant par l’introduction de programmes de durabilité. En outre, la CBL et ses membres se lanceront activement dans la réalisation de scans climatiques individuels. “Lors des récentes manifestations, les agriculteurs ont réclamé haut et fort des perspectives d’avenir : les producteurs laitiers veulent poursuivre leurs efforts de durabilité, mais il faut s’attaquer aux défis de façon efficace et réalisable. C’est exactement à cela que nous nous engageons avec cette Charte, en fonction de chaque entreprise laitière et de chaque producteur laitier”, déclare Lien Callewaert, directrice de la CBL.
